Un abaissement de la vitesse de circulation sur le périphérique va "rendre les gens fous", a estimé le ministre.

( AFP / - )
"La Ville de Paris précipite ses annonces, peut-être pour faire oublier d'autres sujets". Clément Beaune a indiqué jeudi 7 décembre que l'État "ne validera pas" fin 2024 la limitation à 50 km/h sur le périphérique parisien voulue par la mairie de Paris après les Jeux olympiques
"Je pense que ce n'est pas une bonne idée à court terme d'avoir cette limitation de vitesse" et "à la fin de l'année 2024, nous ne prendrons pas la décision, nous ne validerons pas la décision" de limiter la vitesse à 50 km/h, a expliqué le ministre des Transports sur franceinfo . La mairie de Paris a expliqué fin novembre sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques de l'été 2024, en plus de réserver une des voies au covoiturage -une révolution censée protéger l'environnement mais qui suscite, depuis, une vive polémique politique.
"Le périphérique est géré par la Mairie de Paris, mais sur des décisions comme ça, il faut évidemment une validation de l'État", a souligné Clément Beaune.
1,2 million de véhicules par jour
Le périphérique, un des principaux axes urbains d'Europe, est emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, franciliens en majorité, et circulant à 80% avec pour seul occupant, leur conducteur. Cette nouvelle limitation de vitesse vise à fluidifier le trafic sur cet axe très embouteillé, en encourageant les Franciliens à éviter l'"autosolisme" et à emprunter les transports en commun. Cette mesure a surtout pour objectif de réduire la pollution et les nuisances sonores, notamment la nuit pour les 500.000 personnes qui vivent à proximité immédiate de cet axe, souvent dans des quartiers populaires, selon la mairie de Paris.
La vitesse maximale autorisée sur cette ceinture routière de 35 kilomètres qui entoure la capitale depuis 1973, était déjà passée de 90 km/h à 80 en 1993, puis à 70 en 2014. Depuis 2021, la vitesse a par ailleurs été limitée à 30 km/h dans la plupart des rues de la capitale.
Si le périphérique "est géré par la Ville de Paris", un changement de la limitation de vitesse nécessite "évidemment une validation de l'État", a fait valoir Clément Beaune, se disant cependant "ouvert" à l'idée d'une voie réservée. "Je pense que la voie réservée, c'est une bonne chose" , a-t-il noté. Mais si, en même temps, la limite de vitesse passe à 50 km/h, "je pense que là, vous allez rendre les gens fous", a-t-il poursuivi.
"Surtout, c'est une question politique et de respect : le périphérique, c'est géré par la Ville de Paris, mais c'est à trois-quarts utilisé par des Franciliens, des banlieusards. Et donc la moindre des choses, c'est de décider avec la région, avec les départements", a encore estimé le ministre.
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